Point sur les marchés – Mars 2023

11 avril 2023

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I. Point sur les marchés

Jusqu’ici, tout va toujours très bien. Alors que le marché attendait tranquillement la nouvelle hausse des taux de la BCE, de la FED et de la BCS (Suisse) avec un énorme suspense concernant le taux de la FED (0.25 ou 0.50% ?), un vent de panique s’est propagé en provenance de Californie venant d’une banque totalement inconnue, la SVB (Silicon Valley Bank) fermée en moins de 48 h suite à des retraits massifs, qui faisaient suite à un tweet incendiaire de Peter Thiel le fondateur de Paypal, qui faisait suite à une augmentation de capital décidée en Urgence pour combler des pertes, qui faisaient suite à la vente d’un portefeuille obligataire pour faire face à des retraits de ses clients, les start up en manque de liquidités. Cette banque considérée comme non systémique a conduit à leur perte de nombreuses petites banques régionales et surtout a obligé la FED et le gouvernement américain à intervenir pour contenir l’incendie. Cette crise a traversé immédiatement l’Atlantique pour frapper en Europe le Crédit Suisse, fragilisé par de nombreux scandales (Greensill, Archegos, valse du management,…). En 48 h, cette banque, vieille de 135 ans, monstre de la gestion de fortune suisse disparaissait en se faisant racheter par UBS contrainte et forcée par le gouvernement suisse d’avaler son plus gros concurrent local. Après un petit stress avec la Deutsche Bank vite réglé, tout rentrait dans l’ordre. Les Banques centrales et les gouvernements avaient fait comme d’habitude les pompiers de service et le marché pouvait reprendre sa marche en avant considérant que cette crise bancaire allait calmer les banques centrales dans leur volonté de monter leur taux voire de les baisser plus vite que prévu. Mr Powel actait le 22 mars ce changement par une hausse de seulement 0.25 % des taux de la FED contre 0.50% anticipé. Le pivot tant attendu n’est plus très loin.
La visite de XI chez son ami Poutine était anecdotique tout comme le rapprochement Arabie Saoudite, Iran sous l’égide de la Chine.
Dans ce contexte où le « bad news is good news », les taux ont fortement baissé de 0.40% environ à 3.40% sur le 10 ans US et 2.30% sur le Bund mais les speads sur le High Yield se sont tendus. Les actions ont rebondi de 3.60% sur le S&P 500 et de 1% en Europe, au plus haut. L’or profite aussi du stress se rapprochant des 2 000 $ gagnant 7% alors que le $ n’a pas tenu longtemps, proche des 1.05 au plus fort de la crise le 15 mars et revenu à 1.085 en fin de mois, en baisse de 3%.

II. Perspectives :

Le combat est rude entre les bulls et les bears. Pour l’instant, les bulls ont la main. Pour Expliquer l’optimisme, ils évoquent la fin de la hausse des taux et un début de baisse plus rapide que prévu aidé par une inflation qui reflue, un soft landing sans trop de dégâts et une crise bancaire qui va accélérer la baisse des taux. Les marchés ont chuté en 2022 pour acter la politique plus restrictive des BC, place depuis octobre 2022 à la hausse. Nous sommes en 2019. Pour les bears, la Hausse des taux n’est pas finie, l’inflation reste un problème et la récession à venir accentuée par la crise bancaire va faire chuter les résultats des entreprises. De plus, la Baisse des bilans des BC conduit à la
fin de l’hyperliquidité qui aura aussi des effets négatifs sur les cours de bourse. Le tout dans un contexte de valorisation relativement élevée à 17 x les résultats aux USA.