Point sur les marchés – Mars 2022

8 avril 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie est sans nul doute l’évènement accélérateur dont les marchés n’avaient pas besoin. Depuis le début de l’année, les prix du gaz ont progressé de 56%, du pétrole de 36%, du blé de 31% et des nitrates de 32% entrainant les attentes d’inflation pour les trois années à venir à 3,3% en France et 3,9% aux Etats-Unis. La mondialisation de la production des biens et services déjà sérieusement perturbée par la crise du COVID se trouve de nouveau mise en défaut avec l’approvisionnement énergétique dorénavant à risque. L’Allemagne a fait le premier pas officiel vers le rationnement du gaz. Si l’approvisionnement atteint un niveau critique, son gouvernement envisagera de couper l’alimentation d’une partie de son industrie en donnant la priorité aux ménages, conduisant le pays dans une récession inéluctable. L’Italie très dépendante du gaz russe est dans le même cas. Par ailleurs, le Covid passé au second plan dans les pays occidentaux repart en Chine entraînant un retour du confinement dans certaines villes.

Le principal risque économique repose sur une inflation mal contrôlée qui entrainerait un ralentissement plus marqué qu’attendu. La Banque de France anticipe désormais une croissance comprise entre 2,8% et 3,4% en 2022 à comparer avec sa précédente prévision de décembre dernier de 3,6% et une inflation entre 3,7% et 4,4%. En un mois et demi, le FMI table dorénavant sur une croissance mondiale de 3,4% en 2022 soit 1% de moins que fin janvier.

En retard sur le contrôle du phénomène inflationniste, les banques centrales y concentrent toute leur attention, laissant les perspectives de ralentissement au second plan et le soutien aux marchés financiers au dernier plan. Terminé le « Fed PUT » ! La Fed a relevé ses taux comme prévu mais de seulement 0.25% à cause sans doute de la guerre en Ukraine. Mais les futures hausses sont déjà dans les tuyaux, 4,5,6 ? objectif 2 voire 3% fin 2022. En Europe, rien pour le moment mais nous devrions sortir des taux négatifs avant la fin de l’année. Dans ce contexte, la hausse de la volatilité des monnaies et des obligations est le reflet d’un horizon plus incertain. Les taux US à 10 ans sont dorénavant rémunérés à 2,35% et l’OAT 10 ans,1%. En revanche, sur le marché actions, un rebond contrintuitif entamé mi-mars a permis au CAC de rester stable sur le mois, au S&P et au Nikkei de gagner 3.58% et 4.88% respectivement. Le dollar gagne 1.27%, le pétrole Brent, 7% à 107 $ et l’or progresse de seulement 1.7% à 1930 $